Courbet, « hors-les-murs » : l’équipe du Pôle Courbet à la rencontre des publics
Pendant cette période de fermeture, le Musée et le Pôle Courbet font le choix de rayonner et de rejoindre les publics en allant à leur rencontre. Le « hors-les-murs » va permettre de créer des rencontres en dehors des lieux culturels habituels de diffusion en allant vers des personnes, parfois exclues de l’expérience culturelle. Le Pôle Courbet se doit d’inscrire la présence de la culture et l’attachement à Courbet – ce patrimoine commun – sur l’ensemble du territoire. Courbet, penseur
et créateur humaniste, par sa trajectoire, ses engagements, ses gloires, ses doutes, ses échecs, peut se présenter comme une nouvelle figure identificatoire. Ces activités hors-les-murs auprès de nouveaux publics comme des publics fidèles accompagneront ainsi l’insertion économique, sociale et culturelle des populations.
Aller vers, en incluant, conforte également le sentiment d’appartenance et l’estime de soi. Cette éducation aux arts et à la culture, stimulant la créativité et transmettant des savoirs spécifiques, aura pour objectifs de briser des barrières psychologiques et sociales afin de permettre à beaucoup de franchir le pas d’une visite sur les sites du Pôle Courbet.
Les équipes de médiation se déploieront pendant la période de travaux auprès d’autres musées partenaires, des institutions scolaires et des institutions ou associations accueillant des publics ayant des besoins spécifiques ; l’intervention se fera également aux Archives départementales du Doubs et
à la Médiathèque départementale du Doubs, en collaboration avec les équipes de ces services.
Portraits et autoportraits vus par ces publics
Quelques résidents de la maison-relais La lanterne à Pouilley-les-Vignes sont devenus médiateurs et ont partagé leur ressenti à partir d’œuvres exposées au musée Courbet.
Pendant 6 séances, de février à mars, ils ont accueilli une médiatrice du musée. Ils ont découvert comment réaliser un tableau avec l’exemple de Gustave Courbet grâce à une mallette de peintre avant de mieux connaître quelques portraits de Courbet que nous pouvons admirer au musée. Puis ils se sont exprimés grâce à différents supports : photomontage, rédaction de commentaires personnels, travail à partir d’une photo pour mêler photo et dessin, dessins, …
Vous découvrez, ici, leurs interprétations de portraits et autoportraits exposés au musée Courbet. Portraits réalisés par Courbet ou portraits de Courbet réalisés par d’autres artistes.
En images…
En mots…
Commentaire personnel sur le Portrait présumé d’une jeune fille d’Ornans et sur l’Autoportrait à Sainte-Pélagie de Courbet
Tout d’abord je précise que ce commentaire est une approche personnelle.
J’ai choisi de faire un commentaire sur le Portrait présumé d’une jeune fille d’Ornans et l’Autoportrait de Courbet à Sainte-Pélagie. Car selon ce que nous avons vu durant l’atelier de la Lanterne, je trouvais que ces deux tableaux résumaient bien la vie de Courbet et ce qu’il était. Même si bien évidemment, ces deux tableaux ne résument pas ses œuvres et sa vie. Avant de commencer à expliquer pourquoi, je voulais faire une parenthèse afin de définir brièvement ce qu’était le réalisme. Car, il ne faut pas voir le réalisme comme un mouvement qui tentait d’imiter le réel d’une manière scientifique car il n’en n’est pas. Je ne comparerais pas ici la réalité comme elle est perçue par une abeille et comme elle est perçue par un être humain. Non le réalisme est un mouvement intellectuel qui veut montrer la réalité dans son sens social et humain. Fin de la parenthèse.
L’autoportrait de Courbet à Sainte-Pélagie marque une période clé de sa vie. En effet, ce tableau marque le moment où Courbet a été emprisonné. Et le Portrait présumé d’une fille d’Ornans comme d’autres œuvres de Courbet à Ornans, dont la plus connue est Un enterrement à Ornans, nous rappelle que Courbet est né à Ornans. Ce portrait d’une jeune fille de la ville d’Ornans, nous présente une jeune fille plutôt bien habillée, mais pas non plus à la Grande mode Parisienne, Ce qui nous rappelle que Courbet était vu comme un « bouseux » par la haute société (comme on le dirait maintenant).
Commençons donc à nous intéresser à ces deux tableaux de plus près. Et nous verrons que ces deux tableaux ont des points communs.
Ce qui nous saute aux yeux dans l’autoportrait de Courbet à Sainte-Pélagie, c’est d’abord son point de vue qui laisse penser que Courbet avait peut-être un certain recul face à sa situation. D’ailleurs si l’on regarde son visage, on voit un visage pensif qui peut-être n’est pas serein. En tout cas, il n’a pas l’air dans un état de décrépitude mentale. Ce qui nous frappe ensuite c’est l’espace que prend la fenêtre dans le tableau qui en occupe une moitié environ et l’autre moitié c’est Courbet. On imagine très bien le quotidien de Courbet à la prison. On a un Courbet qui passe son temps quand il ne peint pas à penser assis à côté de la fenêtre de sa cellule. En se pinçant la moustache ou en fumant sa pipe.
Maintenant, voyons un premier détail que ce tableau a en commun avec le tableau de la jeune fille d’Ornans. Vous ne l’avez pas vu ? Pourtant c’est flagrant ! Dans les deux tableaux, les personnages portent un foulard rouge ! Coïncidence ?! Non, j’en sais rien, j’ai juste remarqué ça et c’est pas du tout de ça que je voulais vous parler. Non, ce qu’on remarque dans ces tableaux, et dans d’autres que j’ai regardé, mais je vais rester sur ceux-là, c’est le soin tout particulier des détails apporté aux visages. Oui ceux-ci sont beaucoup plus soignés que le reste du tableau à quelques exceptions près. On note une exception pour les mains de la jeune fille qui sont très bien dessinées mais lorsqu’on les compare par exemple avec les mains de Courbet, on constate la différence. Si l’on regarde par la fenêtre de la prison on voit que la cour représentée est tout de même relativement minimaliste. De plus en regardant à la loupe ou avec un zoom, on remarque que les rayures du vêtement de la jeune fille notamment sur la gauche bavent en se fondant dans le reste du décor et ces rayures blanches ont un style très pinceau lorsqu’on le compare au col par exemple ou à la dentelle sur sa tête. On voit aussi sur ce portrait et sur d’autres portraits de Courbet qu’il n’accorde pas une grande importance en tout cas au niveau du détail et du contenu de l’arrière-plan. Là, (sur le tableau de la jeune fille) on devine un ciel et une branche d’arbre qui est à peine signifiée. Tout ça pour dire que l’on a l’impression que Courbet avait des priorités dans ces œuvres qui sont traduites par son attachement aux détails de certaines choses.
Voilà, je ne peux pas tout dire bien évidemment sur Courbet à partir d’uniquement ces deux tableaux là.
Mais pour en dire un peu plus, sur Courbet. Quand je regarde l’autoportrait du Désespéré, ou encore L’Origine du monde, je pense que Courbet avait un certain charisme, tout en ayant du recul sur ce qu’il était et surtout qu’il aimait surprendre.