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Parcours de la Cuderie – Flagey

Randonnée / 6,5 km / 2H30

Départ de LA FERME FAMILIALE A FLAGEY (1), ayant appartenu au grand-père, puis à Régis Courbet, le père du peintre. Maison d’habitation d’un côté et étable de l’autre, la ferme disposait aussi d’un jardin, clos par un mur de pierre, dans lequel Courbet aimait installer son chevalet. Puis partez vers le MOULIN DE BONNEILLE (2), ayant appartenu à Régis Courbet et où il installa une scie hydraulique. On y constate que ce moulin possédait en partie haute un bassin de stockage géré par des vannes et on retrouve en amont les trous de pieux implantés dans le rocher. Empruntez ensuite le chemin appelé « La Cuderie », utilisé au 19ème siècle pour atteindre l’EGLISE DE CHANTRANS (3). Régis Courbet, qui avait financé des travaux, y est enterré et Juliette, la sœur du peintre, avait offert les stalles en bois du chœur. Poursuivez sur ce chemin jusqu’à Flagey, puis prenez la route reliant cette commune à Chassagne, à la recherche de l’emplacement où était situé le « CHENE DE FLAGEY » (1864, Ornans, musée Gustave Courbet) (4), victime de la foudre au milieu du 20ème siècle. Enfin, le parcours se termine avec la CASCADE  DE BONNEILLE (5) et ses eaux chutant de plus de 30 mètres. Ce site attirait Courbet par ses phénomènes naturels et le peintre composa même une chanson évoquant ce lieu.

1FLAGEY

Latitude : 47°2'8.18"N / Longitude : 06°7'25.39"E

Maison paternelle

La ferme de Flagey appartenait au père de Gustave Courbet, Eléonor-Régis Courbet, qui la tenait lui-même de son père Claude-Louis Courbet. Juliette, la soeur cadette du peintre hérita de celle-ci à la mort de son père et la conserva jusqu’en 1910. Divisée en maison d’habitation d’un côté et en étable de l’autre, la ferme disposait également d’un jardin clos par un mur de pierre qui servait de potager et dans lequel Courbet aimait installer son chevalet.

La douceur des souvenirs de Flagey soutiendra Courbet dans les périodes difficiles de sa vie comme lorsqu’en 1871, emprisonné après la Commune, il confie : « Dans ces moments de solitude terrible entre la vie et la mort, on se reporte involontairement à son jeune âge, à ses parents, à ses amis. J’ai revu dans le miroir de ma pensée les prés de Flagey où j’allais avec ma mère aux noisettes, les bois de sapins de Reugney où j’allais aux framboises. »

En 1864, Courbet séjourne chez son cousin et ami Max Buchon à Salins. Il écrit à Jules Castagnary : « Dans deux ou trois jours je serai libre, c’est votre plus court [chemin] de venir à Salins, le chemin de fer vous amène tout droit, de là comme je vous l’ai dit nous repartirons pour Ornans, chemin faisant je vous ferai voir une grande partie du pittoresque que nous avons dans notre pays. J’ai avec moi l’âne et la voiture du paysage qui nous transportera. Vous verrez Salins, vous verrez Poupet et Alaise ou Alesia selon les Druides, Nans et la Source du Lison. De là nous irons voir ma mère à Flagey, sur le chemin d’Ornans, nous y coucherons, puis nous descendrons à Ornans dans mon atelier. Vous ferez plaisir à chacun en venant. »

2MOULIN DE BONNEILLE

Latitude : 47°2'51.82"N / Longitude : 06°7'47.02"E

Au XIXe siècle, le secteur préindustriel et l’artisanat s’organisaient sur la force motrice de la rivière. L’exploitation de l’énergie hydraulique de la Loue et de ses principaux affluents s’implanta sur des aménagements du siècle précédent. Le chômage et la faillite étaient fréquents car l’hydrologie des petits affluents est peu stable. La Ribe pour traiter le chanvre alterne avec la scie ou le moulin à grain. Le coursier amovible en bois et le jeu d’engrenages permettent de moduler le régime.

Régis Courbet acheta le moulin de Bonneille et y installa une scie hydraulique, ce qui faisait dire à son fils : « C’est l’année des “ Écoute s’il pleut ” », allusion à l’irrégularité des moulins à eau.

Sur le site, on constate que le moulin de Bonneille possédait en partie haute un bassin de stockage géré par des vannes. La retenue était vidée par écluse. On retrouve en amont, dans la sortie du plan d’eau, les trous de pieux implantés dans le rocher.

3ÉGLISE DE CHANTRANS

Latitude : 47°2'35.87"N / Longitude : 06°8'55.23"E

Stalle de Juliette Courbet 
Tombe de Régis Courbet

L’ensemble des offices religieux du secteur de Flagey était célébré dans l’église de la commune voisine : le village de Chantrans.

Régis Courbet en financera certains travaux et y sera enterré. Juliette Courbet offrira les stalles en bois du chœur.

Le chemin pédestre emprunté au XIXe siècle pour relier Flagey à Chantrans est appelé la Cuderie. Ce parcours est encore utilisé aujourd’hui, en particulier pour des processions religieuses nocturnes rassemblant les populations des communes de Flagey, Silley, et Chantrans.

L’église domine le chemin de la vallée du Gerbier qui rejoint la vallée de Bonneille.

En contrebas de l’église, un ensemble de fontaines et de lavoirs, restauré en 1992, sous la direction de l’architecte Joseph Bole témoigne de l’importance de cette ressource. Les fontaines sont disposées en fonction de la pente du terrain et l’existence de deux sources d’alimentation. L’eau du château d’eau construit sur la source « des Morts » chemine en direction du lavoir situé au bord du ravin de la Ruchotte. À proximité, l’abreuvoir qui reçoit les eaux de la « Grande Source » est composé de deux bassins distincts. Le premier surmonte légèrement le second afin d’éviter les débordements d’eaux.

Cet ensemble situé non loin de l’église, du presbytère et de l’ancien château, permet de satisfaire les besoins des habitants pour un usage domestique et agricole.

4LE VIEUX CHÊNE

Latitude : 47°2'2.97"N / Longitude : 06°6'6.75"E

La peinture de Courbet représentant Le Chêne de Flagey fut sous-titrée en 1867 Chêne de Vercingétorix, Camp de César près d’Alesia Franche-Comté. Vercingétorix, dernier chef gaulois ayant résisté à César, incarnait au milieu du XIXe siècle une figure démocratique symbolisant la lutte contre le pouvoir central. Au XIXe siècle, une lutte opposait ceux qui assuraient qu’Alésia se trouvait en Bourgogne à Alise-Sainte-Reine et ceux qui, comme Courbet, voulaient que le site soit localisé en Franche-Comté à Alaise près de Flagey. Hélène Toussaint et plus tard Linda Nochlin souligneront l’appartenance du Chêne de Flagey à un ensemble d’œuvres lié à « l’amour druidique » du peintre.

5CASCADE DE BONNEILLE

Latitude : 47°3'11.82"N / Longitude : 06°6'22.82"E

Plus en aval du moulin, le ruisseau poursuit sa course. Les eaux s’engouffrent dans la gorge de Bonneille et chutent en cascade d’une hauteur de plus de 30 mètres.

 Le tuf, dépôt des eaux calcaires, couvre les parois et délimite un massif conique formant un panache d’écume en période de crue.

Situé à moins d’un kilomètre de la ferme de son père à Flagey, ce site exceptionnel attira Courbet par ses phénomènes naturels qui incisent les plateaux monotones de grandes ruptures.

Courbet composa une chanson évoquant cette cascade exceptionnelle.