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Parcours Source de la Loue – Ouhans

Sportif / 13,5 km / 5H

Prenez le sentier au départ de la Source de la Loue et découvrez des grottes, des gorges, une cascade, en marchant au cœur des paysages qui ont inspiré Courbet… Départ de LA SOURCE DE LA LOUE (1), à Ouhans. Cette résurgence jaillit à 543 mètres d’altitude et ses eaux traversent les gorges de Noailles pour constituer un canyon profond de 250 à 300 mètres. Avec le Puits Noir et la Grotte Sarrazine, c’est le site privilégié par le peintre dans ses paysages francs-comtois. Il en a réalisé une série de toiles, objets de nombreuses recherches picturales. Remontez ensuite en suivant la Loue, le long des rochers et de la grotte des FAUX MONNAYEURS (2). Cette cavité doit son nom aux nombreuses pièces de monnaie gauloise et d’époques postérieures, qui y ont été découvertes. Ensuite, continuez jusqu’au ROCHER DE LA BAUME ET LA CASCADE DE SYRATU, à Mouthier-Haute-Pierre (3). Ce lieu domine le village de Mouthier et ses moulins. Le rocher est appelé ainsi à cause de la grotte qui s’ouvre à son pied ; le mot baume venant du franco-provençal Balme, francisé, qui désigne une grotte, phénomène karstique. Ce paysage unique de la vallée a inspiré Gustave Courbet pour son œuvre consacrée au Moulin de Bonnevaux. Sur le chemin du retour, faites une pause au point de vue de RENEDALE (4). De là, il est facile de voir la roche de Haute-pierre (881 m) qui domine la vallée de plus de 500 mètres.

1SOURCE DE LA LOUE

Latitude : 47°0'40.39"N / Longitude : 06°17'58.97"E

L’oeuvre de l’artiste

La Source de la Loue est, avec le Puits Noir et la Grotte Sarrazine, le site privilégié par Gustave Courbet dans ses peintures de paysages francs-comtois. Cette source lui a inspiré quatorze toiles, objets de nombreuses recherches picturales. Les différentes versions de ces œuvres, réalisées en partie entre 1863 et 1864 marquent la fascination du peintre pour les Grottes et leur symbolique.

En 1864, Gustave Courbet écrit à Jules Luquet : « Je suis allé à la source de la Loue, ces jours passés, et j’ai fait quatre paysages ».

La Source de la Loue est l’un des « grands spectacles » hydrogéologiques français.

Le Jura, premier laboratoire de l’hydrogéologie karstique

En 1901, l’incendie de l’usine Pernod à Pontarlier justifie le déversement préventif de 650 m3 d’absinthe dans le Doubs. L’odeur caractéristique est perçue dès le surlendemain à la Source de la Loue. Il a donc été découvert fortuitement que la Loue était une résurgence du Doubs. Depuis ce « traçage » accidentel, le Jura franc-comtois est certainement l’une des régions karstiques les mieux instrumentées et documentées, avec plus de 1 200 traçages, réalisés avec des colorants non « alcoolisés ».

Les sites naturels : une reculée aux débits exceptionnels

Dans le cadre grandiose d’une reculée rocheuse, « le trou béant » se révèle tardivement au détour d’un éperon rocheux. Ces reculées jurassiennes ou « bout du monde » sont emblématiques du milieu souterrain. Elles sont le résultat d’une infiltration des eaux de surface dans le massif calcaire. Par capture progressive des écoulements de surface, les vallées et ruisseaux vont jusqu’à l’assèchement complet. Ces eaux infiltrées creusent une galerie souterraine et vont résurger au pied du massif calcaire. La reculée de la Source de la Loue est spectaculaire. Au pied de cette grande muraille de plus de 100 m jaillissent des volumes d’eau dont le débit peut aller jusqu’à 100 m3 à la seconde.

La Source de la Loue, un enjeu hydraulique fort

La Source de la Loue est devenue très tôt un fort enjeu local pour le développement d’activités artisanales. La force motrice des eaux de la source est maîtrisée dès l’époque médiévale. Des moulins sont déjà mentionnés en 1260 et une redevance assignée sur les moulins est perçue depuis 1264. À la Révolution, deux moulins existent à la Source de la Loue et en 1811, trente employés y sont recensés. Au milieu du XIXe siècle, lorsque Gustave Courbet peint une dizaine de fois cette source, le site possède deux moulins avec respectivement cinq et six tournants à blé, deux ribes pour traiter le chanvre, quatre scieries et une forge avec martinet.

Le bâtiment et ses coursiers, encore présents au temps de Gustave Courbet, sont détruits en 1926.

2LES FAUX MONNAYEURS

Latitude : 47°1'42.96"N / Longitude : 06°17'17.26"E

Le Pontet

La remontée vers Mouthier peut se faire en suivant la Loue ou le long des rochers des Faux monnayeurs et de la cascade de Syratu. Ces bancs de rochers sont superposés ou alternés par la fracturation et les plis du massif. La grotte des Faux monnayeurs doit son nom aux nombreuses pièces de monnaie gauloise mais aussi d’époques postérieures, qui y ont été découvertes aux côtés de poteries, fibules et haches. On prétend aussi que la cavité du site, ayant servi de retraite pendant la guerre de Dix ans, serait devenu le repaire d’une bande de faux monnayeurs.

La visite de cette cavité doit se faire en période de sécheresse car lors des crues, les eaux souterraines surgissent en cascade spectaculaire. Cette cavité a abrité des habitats troglodytes.

3MOUTHIER

Latitude : 47°2'18.55"N / Longitude : 06°16'28.75"E

Rocher de la Baume et Cascade de Syratu

Ce site est celui du rocher de la Baume dominant le village de Mouthier et ses moulins. Le rocher de Hautepierre et son point de vue sont dans le prolongement de cette barre calcaire plissée.

Le titre du tableau de Courbet, Moulin de Bonnevaux, peint à cet endroit est surprenant car il s’agit bien des roches de Mouthier et il n’existe aucun équivalent dans la vallée qui puisse lui être comparé. Ce grand massif calcaire laisse entrevoir un pli créant une échancrure d’où les eaux surgissent en période de crue, formant ainsi la cascade de Syratu.

Courbet écrit : « Je suis allé à la Source de la Loue... J’ai fait quatre paysages... et un de Mouthier, la cascade de Syratu. J’ai trouvé en passant à Mouthier ce pauvre Pouchon, le peintre vigneron. Ce malheureux a un talent curieux, c’est comme Holbein pour la naïveté. Je lui ai acheté deux petits tableaux de fruits, quoique je n’ai pas besoin de peinture mais on ne peut pas laisser mourir de faim un confrère, de son pays surtout. »

4RENEDALE

Latitude : 47°1'25.79"N / Longitude : 06°16'53.47"E

Une vue pédagogique sur un plissement complexe des calcaires du massif du Jura

Le massif du Jura culmine pour sa haute chaine à 1 718 m d’altitude au Crêt de la Neige dans le département de l’Ain. Depuis le point de vue de Renédale dans la vallée de la Loue, il est facile de percevoir la zone géologique intermédiaire du Jura représentée par l’alternance de plateaux et de larges zones faillées (les faisceaux). Ce plissement, véritable contrecoup tardif de la formation des Alpes, est apparu il y a 11 à 3 millions d’années. Les plissements qui en découlent forment une alternance de synclinaux (courbure vers le bas) et d’anticlinaux (courbure vers le haut). À droite du panorama de Renédale, la cuvette que forme le synclinal de Syratu est facilement observable avec les rochers étagés et peints par Gustave Courbet. Partie intégrante des œuvres, le magnifique massif de calcaire du jurassique moyen (170 millions d’années) est dénommé Rocher de la Grande Baume.

Il est appelé ainsi à cause de la grotte qui s’ouvre à son pied. L’étymologie de baume vient du franco-provençal Balme francisé qui désigne une grotte, phénomène karstique. En partie sommitale de cette vue panoramique, la roche de Hautepierre (881 m) domine la vallée de plus de 500 m. Le sommet de la courbure de ce grand anticlinal permet d’apprécier la force des plissements et cassures de ces mêmes calcaires déformés et entraînés quelques 400 m plus haut par la force colossale de la poussée des Alpes.