Histoire du musée

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UN MUSÉE DÉDIÉ À L’ENFANT DU PAYS

 

Gustave Courbet a toujours entretenu un lien étroit avec son « pays natal », source de son art. Durant toute sa carrière, l’artiste n’a cessé de réaliser des allers-retours réguliers entre Paris et Ornans, afin de revenir voir ses proches. Ornans, ses paysages et habitants, deviennent le sujet de nombreuses toiles du peintre. Ce dernier se fait construire un atelier à Ornans au début des années 1860. Après sa mort, sa sœur Juliette et plus tard, à partir de 1938, l’Association des Amis de Gustave Courbet ont œuvré pour faire perdurer la connaissance et l’œuvre de Gustave Courbet à Ornans. Aujourd’hui, c’est dans un édifice situé en bords de Loue, au cœur de la ville et des paysages qui ont tant inspirés le peintre que les visiteurs découvrent le parcours de l’enfant du pays et ses œuvres.

 

Le Chez Courbet de Juliette

Juliette Courbet (1831-1915), sœur cadette du peintre, devient à sa mort sa légataire universelle. Dédiant le reste de sa vie à faire connaître et promouvoir l’œuvre de son frère, elle fait notamment agrandir son dernier atelier ornanais qu’elle transforme en un « Chez Courbet ». Elle y expose des œuvres de son frère et reçoit les admirateurs du peintre dans ce lieu empreint de sa mémoire. En 1903, Juliette propose de donner plusieurs œuvres à la municipalité d‘Ornans, en expliquant :

« C’est dans la ville qui a été son berceau que je désire placer, comme dans un salon de famille, les œuvres les plus caractéristiques de sa vie ».

Mais cet ambitieux projet ne verra malheureusement pas le jour de son vivant.

 


Intérieur de l’atelier Courbet à Ornans, au temps de Juliette Courbet, vers 1900, photographie, Musée départemental Gustave Courbet – Inv 1976.1.85.4

© Musée départemental Gustave Courbet, photo Pierre Guenat

 

La maison d’enfance

A la fin de l’année 1938, les deux journalistes Suzanne Peuteuil et Abel Grandfils alertent l’opinion publique de la mise en vente de l’hôtel Hébert, où la famille Courbet logea plusieurs années à la suite de l’incendie de leur ferme située à Flagey en 1827. Sous l’impulsion de Robert Fernier, l’Association des Amis de Gustave Courbet est alors créée le 6 janvier 1939 dans le but d’acheter le bâtiment pour le transformer en musée. Le projet d’acquisition de l’hôtel Hébert s’engage favorablement jusqu’à ce que la guerre éclate, interrompant de ce fait toutes les négociations en cours.

Le 23 juillet 1947, suite à l’accord de l’autorité municipale, Robert Fernier et Gaston Delestre installent et inaugurent un « pré-musée » dans l’ancienne Salle de Justice de Paix de l’Hôtel de Ville d’Ornans – musée né de la mise en commun du fonds détenu par la Société des Amis de Gustave Courbet et des collections appartenant à la Ville d’Ornans. À cette période, cinq tableaux et une sculpture constituent le patrimoine officiel de la Ville d’Ornans. Il s’agrandira par la suite avec l’ouverture de deux nouvelles salles adjacentes en 1957.

 


Photographie de l’une des salles du musée aménagée dans le salon de l’Hôtel de Ville d’Ornans, Institut Gustave Courbet, Ornans

© Institut Gustave Courbet, Ornans

 

En 1969, l’Association des Amis de Gustave Courbet reprend les négociations en vue de l’acquisition de l’hôtel Hébert dont elle devient finalement la propriétaire en 1971, grâce notamment au soutien financier du Département du Doubs. Le musée est inauguré le 10 septembre 1971 en présence du ministre des Affaires culturelles Jacques Duhamel. Robert Fernier en sera le premier conservateur avant que ne lui succède son fils Jean-Jacques Fernier en 1977, et ce jusqu’en 2008.

 

Photographie de l’une des salles du musée aménagée à l’Hôtel Hébert évoquant l’œuvre Une après-dinée à Ornans, Institut Gustave Courbet, Ornans

© Ornans, Institut Gustave Courbet

 

Le musée départemental Gustave Courbet

Le 15 avril 1976, l’Association des Amis de Gustave Courbet cède pour le franc symbolique l’hôtel Hébert, ainsi que les collections au Département du Doubs afin d’assurer la pérennité du musée. Ce dernier acquiert l’hôtel Champereux en 1994 puis la maison Borel en 2003, deux maisons mitoyennes lui permettant d’envisager et d’entreprendre entre 2008 et 2011 une vaste campagne d’agrandissement et de rénovation du musée. S’inscrivant dans l’ambitieux projet « Pays de Courbet, Pays d’artiste », la transformation du musée est menée sous la direction du mandataire urbaniste Faubourg 234, composée d’architectes, Arene & Edeikins, devenus Ateliers 2/3/4/, un scénographe-muséographe, Guliver design, un paysagiste, Bertrand Paulet, ainsi que des Bureaux d’Etudes Techniques (Elithis pour les fluides et Terrel pour la structure). Inauguré en juillet 2011, ce nouvel espace d’une superficie totale de 2000 m2 propose pas moins de 1000 m2 de salles d’expositions temporaire et permanente dédiées à ce peintre majeur du XIXème siècle.

 

© Yves Petit

Une nouvelle phase de travaux, initiée en octobre 2020 et finalisée en juin 2021, permet à l’institution de moderniser ses installations techniques et ainsi s’assurer de grands prêts à l’international, et repenser son parcours permanent en y incluant davantage de thématiques, d’œuvres, et des outils de médiation numérique.

Fort d’une identité unique, cet établissement culturel, ayant reçu l‘appellation « Musée de France » présente la plus vaste collection publique des œuvres de Gustave Courbet.

 

© Département du Doubs, Elona Massoni