Maison de la source de la Loue

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SOURCE DE LA LOUE, SOURCE D’INSPIRATION

 

Le site naturel : Une reculée aux débits exceptionnels
Dans le cadre grandiose d’une reculée rocheuse, la grotte se révèle au détour d’un éperon rocheux. Au pied de cette grande muraille de plus de 100 m jaillissent des volumes d’eau dont le débit peut aller jusqu’à 100 m3 à la seconde.
Aujourd’hui la Source de la Loue est un des sites naturels les plus visités du Doubs. Il fait partie intégrante du projet culturel « Pays de Courbet, pays d’artiste » porté par le Département du Doubs.

 

« La rivière s’élance d’une masse imposante de rochers, qui forment une immense voûte, sous laquelle elle gronde entière [… Elle ] bondit en cascade, de roches en roches, c’est une chute d’eau brisée par mille accidents : la Loue est un fleuve qui s’élance, qui tombe dans toute sa grandeur, dans toute sa beauté, bouillonne en trois jets immenses sur des blocs énormes et pressée et captive de s’affranchir, s’échappe en nuages de poussière humide, ou en innombrables cascatelles. Quelque chose qui est particulier à ce spectacle, c’est qu’il tourmente tous les sens par je ne sais quel excès d’émotion. L’œil se trouble, l’oreille s’effraie, la pensée se fatigue et s’éteint. Sur la montagne qui domine ces imposantes beautés, tout est silence. »

Charles Nodier, Voyages pittoresques et romantiques de l’Ancienne France, 1820

 

La Source de la Loue, un enjeu hydraulique fort
La Source de la Loue est devenue très tôt un fort enjeu local pour le développement d’activités artisanales. La force motrice des eaux de la source est maîtrisée dès l’époque médiévale. À la Révolution, deux moulins existent à la Source de la Loue et en 1811, trente employés y sont recensés. Au milieu du XIXème siècle, le site possède des tournants à blé, deux ribes – moulins à meule verticale, pour traiter le chanvre, quatre scieries et une forge avec martinet. Les moulins ont ensuite été utilisés pour produire de l’électricité. En 1926, les bâtiments des anciennes forges de la source sont détruits. Enfin, en 1946, l’usine est vendue à l’Etat.

 

Courbet et la Source

« Je suis allé à la source de la Loue, ces jours passés, et j’ai fait 4 paysages de 1m40 [de] longueur à peu près comme ceux que vous avez […].»

Lettre à Jules Luquet, Ornans, été 1864

 

La Source de la Loue lui a inspiré plus d’une dizaine de toiles sous différents angles mais toujours avec ce cadrage serré permettant d’attirer le regard du spectateur vers le trou. Les différentes versions de ces œuvres, réalisées en partie entre 1863 et 1864 marquent la fascination du peintre ayant fait l’objet de nombreuses recherches picturales en lien avec les grottes et leur symbolique. Elle dépeint aussi l’intense activité économique du site au XIXème siècle. Sur certaines œuvres, Gustave Courbet y a peint les bâtiments et les personnes qui travaillaient et vivaient au bord de cette source.

 


Gustave Courbet, La Grotte de la Loue, 1864, huile sur toile, National Gallery of Art, Washington, Gift of Charles L. Lindemann, 1957.6.1

© Washington, National Gallery of Art

 

Le site de la maison de la Source de la Loue
Le site de la Source de la Loue est classé depuis 1930 au titre de la protection des sites naturels ou bâtis. Des bâtiments qui existaient, il ne reste aujourd’hui que celui qui abrite « la Maison de la Source », propriété de la Communauté de Communes de Montbenoit. Depuis son intégration au projet « Pays de Courbet, pays d’artiste », ce lieu a été réaménagé en espace d’accueil et de projection, diffusant un film présentant le site naturel à travers la perception qu’en avait Courbet. Ce site est ouvert au public chaque été.

© Jack Varlet

 

 

 

© Jack Varlet