Histoire de la ferme

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Une « maison à usage de laboureur »

C’est en ces termes qu’est désignée la ferme sur l’acte de décès du grand-père paternel du peintre.  Juliette, la sœur cadette de Gustave, hérita de la ferme à la mort de leur père Régis, et la vendit en 1910 à la famille Bourgon. Métayers* pour le compte du père de Gustave Courbet, ils logeaient dans la demeure jusqu’à ce qu’ils la vendent à la communauté de communes qui la cède pour 1 euro symbolique au Département du Doubs en 2008, pour la réhabiliter et la valoriser au sein du projet « Pays de Courbet, pays d’artiste ».


Un jardin potager et fleuri

La ferme se trouve à la jonction de la grande rue et de la rue des Carts, dans ce village de moins de 200 habitants, situé à 15 minutes d’Ornans. Elle dispose d’un jardin clos par un mur de pierre, qui jouxte la maison et qui servait de potager. On dit à Flagey qu’il était fleuri toute l’année, permettant d’agrémenter tout le village. La propriété se prolonge au-delà du muret par des prairies. 

 

Deux familles y vivaient

La partie habitation était réservée en partie basse à la famille Bourgon et l’étage à la famille Courbet. Ceci explique l’existence de deux cuisines et d’un grand nombre de chambres dans la partie d’habitation. L’acte de vente de 1910 décrit « une maison comprenant deux cuisines, quatre chambres au rez-de-chaussée, quatre chambres à l’étage, grenier, deux écuries, grange, hébergeages. Ensemble une remise, citerne, jardin, verger, labour, aisances et dépendances, le tout d’un seul tenant, pour une superficie de 83 ares 70 centiares ».

Correspondance de Courbet à son père (1840)

Je suis content que tu as acheté
la maison du grand-père.
Tu me dis que tu as toutes les terres de Flagey.

 

Toutes sortes d’animaux

Comme toutes les fermes comtoises, le bâtiment était divisé en maison d’habitation d’un côté et en étable de l’autre. Les hommes vivaient ainsi sous le même toit que les animaux. Les Courbet possédaient toutes sortes d’animaux, comme en atteste le tableau Les paysans de Flagey revenant de la foire (entre 1850 et 1855, musée des Beaux-Arts et d’archéologie à Besançon).

 

Vie en autarcie l’hiver

Au 19ème siècle, les déplacements étaient compliqués, surtout en hiver. La plupart des villageois vivaient souvent en autarcie, et les fermes disposaient alors de tous les éléments pour permettre de nourrir une famille sans se déplacer. Ainsi, la ferme des Courbet possédait un four à pain, un pressoir à huile et même un lavoir dans le jardin. Le four a d’ailleurs été utilisé jusque dans les années 1950. Les lettres de Gustave Courbet nous apprennent que son père Régis possédait également tout le matériel nécessaire à la fabrication du vin dans son autre propriété de Valbois, ainsi que dans la maison des Oudot, famille maternelle de Gustave Courbet, à Ornans, place des Iles-Basses, actuelle place Courbet.

Correspondances de Courbet à ses parents

(1852)

Mon père a bien fait
de vendre tous ces chevaux,
c’est un débarras.

 

Le moment de la veillée

L’hiver était également propice à la traditionnelle veillée autour de la cheminée. Elle commençait en général par le souper. Dans certains cas, elle se poursuivait chez des amis. Courbet a immortalisé ce moment particulier de la journée dans son tableau Une après-dînée à Ornans (1850, Palais des Beaux-Arts de Lille), dans lequel il a représenté son père et ses amis Promayet, Cuenot, Toubin, attablés devant une cheminée, buvant et profitant d’un air de musique.

*Les métayers cultivaient la terre en échange d’une partie de la récolte.

 

(1863)

A Flagey,
il n’y a pas beaucoup de nouvelles.
Vous me parlerez des poules, de la biche…